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Puzzle de taux sans risque (RFRP)

Puzzle de taux sans risque (RFRP)

Qu'est-ce que le casse-tĂȘte des taux sans risque (RFRP) ?

Le casse-tĂȘte des taux sans risque (RFRP) est une anomalie de marchĂ© observĂ©e dans la diffĂ©rence persistante entre les rendements rĂ©els historiques infĂ©rieurs des obligations d'État par rapport aux actions. Cette Ă©nigme est l'inverse de l' Ă©nigme de la prime d'Ă©quitĂ© et examine la disparitĂ© du point de vue des obligations d'État Ă  faible rendement. Elle pose essentiellement la question suivante : pourquoi le taux ou rendement sans risque est-il si faible si les agents sont si opposĂ©s Ă  la substitution intertemporelle ?

Points clés à retenir

  • Le casse-tĂȘte des taux sans risque fait rĂ©fĂ©rence Ă  l'Ă©cart entre les rendements des actions et ceux des obligations d'État.

  • ** Les Ă©conomistes Edward Prescott et Rajnish Mehra dans un article de 1985 qui soulignent que la diffĂ©rence de rendement ne peut pas ĂȘtre expliquĂ©e par les modĂšles Ă©conomiques actuels. **

  • Plusieurs explications du casse-tĂȘte ont Ă©tĂ© avancĂ©es par divers Ă©conomistes au cours des annĂ©es qui ont suivi, nombre d'entre elles se concentrant sur la maniĂšre de modĂ©liser les prĂ©fĂ©rences des investisseurs et la nature du risque.

Comprendre le casse-tĂȘte des taux sans risque (RFRP)

L'Ă©nigme du taux sans risque est utilisĂ©e pour expliquer pourquoi les rendements des obligations sont infĂ©rieurs aux rendements des actions en examinant la prĂ©fĂ©rence des investisseurs. Si les investisseurs ont tendance Ă  rechercher des rendements Ă©levĂ©s, pourquoi investissent-ils aussi massivement dans les obligations d'État plutĂŽt que dans les actions ?

Si les investisseurs investissaient dans davantage d'actions, les rendements des actions chuteraient, ce qui entraĂźnerait une hausse des rendements relatifs des obligations d'État et rĂ©duirait la prime des actions. Ainsi, nous avons deux Ă©nigmes interdĂ©pendantes basĂ©es sur l'observation empirique Ă  long terme des prix du marchĂ© : l'Ă©nigme de la prime d'Ă©quitĂ© (pourquoi la prime de risque actions si Ă©levĂ©e ?) et l'Ă©nigme du taux sans risque (pourquoi le taux sans risque est-il si bas ?).

Les travaux universitaires dans le domaine de l'Ă©conomie ont cherchĂ© pendant des dĂ©cennies Ă  rĂ©soudre ces Ă©nigmes, mais aucun consensus n'a encore Ă©tĂ© atteint sur la raison pour laquelle ces anomalies persistent. Les Ă©conomistes Rajnish Mehra de l'UniversitĂ© de Columbia et Edward Prescott de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale (1985) ont Ă©tudiĂ© les donnĂ©es du marchĂ© amĂ©ricain de 1889 Ă  1978 et ont constatĂ© que la prime annuelle moyenne des rendements des actions par rapport au taux sans risque Ă©tait d'environ 7 %, ce qui est trop important. ĂȘtre justifiĂ© par le modĂšle Ă©conomique standard compte tenu d'un degrĂ© raisonnable d'aversion au risque .

En d'autres termes, les actions ne sont pas suffisamment plus risquées que les bons du Trésor pour expliquer l'écart (différence) de leurs rendements.

Mehra et Prescott soulignent en outre que le taux d'intĂ©rĂȘt rĂ©el observĂ© sur la mĂȘme pĂ©riode n'Ă©tait que de 0,8 %, ce qui Ă©tait trop bas pour ĂȘtre expliquĂ© dans leur modĂšle. En 1989, l'Ă©conomiste de Harvard Philippe Weil a fait valoir que le taux d'intĂ©rĂȘt bas Ă©tait un elle ne pourrait pas ĂȘtre justifiĂ©e par un modĂšle d'agent reprĂ©sentatif avec un degrĂ© plausible d' aversion au risque et un niveau arbitraire d'Ă©lasticitĂ© de substitution inter-temporelle .

Solutions au casse-tĂȘte

Plusieurs solutions plausibles au casse-tĂȘte des taux sans risque ont Ă©tĂ© avancĂ©es par d'autres Ă©conomistes. Ces arguments se concentrent en grande partie sur la nature des risques posĂ©s par les actions par rapport aux titres du TrĂ©sor et leur relation avec le revenu et la consommation des personnes au fil du temps. Ils expliquent de diverses maniĂšres le puzzle du taux sans risque en termes d'hypothĂšses diffĂ©rentes sur les prĂ©fĂ©rences (par rapport au modĂšle de Prescott et Mehra), la probabilitĂ© d'Ă©vĂ©nements rares mais dĂ©sastreux, le biais de survie et les marchĂ©s incomplets ou imparfaits. D'autres ont soulignĂ© des preuves empiriques que le casse-tĂȘte des taux sans risque est plus prononcĂ© aux États-Unis et moins lorsque les donnĂ©es des marchĂ©s mondiaux sont prises en compte, ce qui pourrait s'expliquer par la position historiquement dominante des États-Unis dans l'Ă©conomie mondiale.

L'une des idĂ©es les plus fortes est peut-ĂȘtre que la distribution de probabilitĂ© Ă  queue grasse des rendements des actions est en jeu. Des rendements nĂ©gatifs rares mais graves sur les marchĂ©s boursiers sont connus, mais difficiles ou impossibles Ă  prĂ©voir avec prĂ©cision. Des Ă©vĂ©nements rares tels que les guerres mondiales, les dĂ©pressions et les pandĂ©mies peuvent crĂ©er de tels chocs Ă©conomiques nĂ©gatifs,. affectant en particulier les rendements des actions, que les investisseurs exigent un rendement moyen plus Ă©levĂ©, ce qui explique peut-ĂȘtre le casse-tĂȘte des taux sans risque. Les investisseurs construisent leurs estimations d'une croissance Ă©conomique future incertaine autour d'une distribution irrĂ©ductiblement Ă  queue grasse des chocs nĂ©gatifs (et donc des rendements des actions). Cet argument a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© Ă  l'origine par l'Ă©conomiste Thomas Rietz, puis Ă©laborĂ© sĂ©parĂ©ment par les Ă©conomistes Robert Barro et Martin Weitzman.